A l'os
Introduction :
Le projet 'A l’os' fait suite à une rencontre sur le site de production d’acier ARCELOR d’Hayange, avec des haut-fournistes en activité et des anciens qui nous ont accordé, en février dernier, un après-midi de visite.
L’idée maîtresse de cette installation est à la fois la mise en valeur de la fascination liée, à mon sens, au travail du métal en fusion, et la confrontation des matières, tant minérale qu’humaine.
Le site de production est appelé à fermer en 2009.
La mémoire collective de cette région est parfaitement liée à l’activité qui fut la raison d'exister des communes sur les territoires desquelles se sont implantées les usines. Elle atteint son paroxysme dans cette expression citée par Jean-Claude et François, nos guides dans cette visite : 'Ca se faisait à l’os', signifiant qu’il fallait affronter la matière de main humaine, que la machine ne suffisait plus. On a dans cette citation la terrible impression que sentiment et douleur se mêlent, comme si la jouissance procurée par la domination du métal devait passer par la souffrance.
L’installation :
Surface : environ 7 à 9 m2 au sol et une cloison en fond. 50 photos prises en cascade lors de l’écoulement du métal du haut-fourneau ainsi que des photos de haut-fournistes sont collées sur des plaques de métal rouillées. Celles-ci sont disposées comme les écailles d’une carapace.
La citation 'Ca se faisait à l’os', est de même en toutes lettres contrecollée sur une plaque rouillée disposée verticalement
Le métal rouillé, en fin de cycle, répond ainsi à son état premier : le minerai fondu.
Hervé Petit - Mars 2005
Merci à Elisabeth Chowanski, Jean-Claude, François et Mireille